La fine équipe du bush !

Du 30 octobre au 22 novembre 2019, 6 néo-aventuriers ont fait le choix de me suivre dans un stage incroyable #BehindYourLimits.

Le challenge pour ces hommes et femmes « ordinaires », sera d’explorer leurs limites physiques et mentales.

Je dois vous avouer que ce stage ne m’a pas laissé indifférent, je suis rentré en France changé.

J’ai énormément appris sur le management d’un groupe en milieu hostile.

Laissez-moi vous raconter notre périple.

Les portes de l’A320 de la compagnie Jetsar s’ouvrent sur le tarmac d’Ayers Rock Airport. Comme indiquée à mes 6 aventuriers en France, une vague de chaleur brulante viendra vous caresser le visage en sortant du zinc. Les hostilités sont lancées, il va faire chaud, très chaud dans le centre de l’Australie.

Le temps de récupérer du jet lag, de faire le plein de vivres, d’informer la communauté des réseaux sociaux et nous sommes prêts pour cette incroyable épopée.

Bon autant être honnête, de toute manière cela se verra sur le film que Valentin est en train de nous concocter, les premières journées sont très difficiles pour moi.

En effet, les 6 personnes n’ont aucune idée de leur capacité physique et mentale, et moi non plus d’ailleurs.

Il ne faut pas le cacher, l’Australie est l’un des pays les plus dangereux au monde en matière de Faune et Flore. Si ce n’est pas le soleil qui te tue, ce sera probablement le serpent qui le fera.

Tu peux tomber à 15 mètres de la piste sans alerter la moindre voiture. À nous d’être particulièrement alerte et attentif sur l’ensemble du groupe.

Ce qui me perturbe le plus dans ce voyage d’aventure, c’est la responsabilité du groupe à gérer.

Dans notre cas, on ne part pas entre amis, mais bien en stage de survie organisée par une agence de voyages. Pour le coup, c’est bien différent que d’animer des sorties au fin fond de la Franche Comté avec mes stagiaires.

La première journée sert à apprécier l’environnement dans lequel on évolue : du sable rouge à perte de vue, des lignes droites interminables, un soleil brûlant.

Je me pose beaucoup de questions sur mon groupe de novices.

Vont-ils tenir le coup ? Seront-ils capables de parcourir les 182 kilomètres qui nous séparent de la communauté de Kaltukatjara ?

Pour eux, c’est l’occasion de mettre à rude épreuve le matériel embarqué. Je leur partage tous mes conseils pour assurer les jours suivants ; pensez à hydrater vos pieds avec de la vaseline, cela vous évitera des ampoules pour le reste de la marche par exemple.

À partir du deuxième jour, je prends mon rôle plus à la légère et commence à vivre mon voyage pleinement. Les souvenirs me reviennent, une impression de déjà-vu.

Je me revois en 2011, tirant ma remorque de 40 kgs, recouvert de poussière et affaiblis par les efforts depuis mon départ de Melbourne.

Loin de toute civilisation le temps semble s’arrêter, pas besoin de montre, on vit avec le soleil. Il t’indique l’heure à laquelle on commence notre pèlerinage et celle à laquelle on se pose pour installer notre bivouac de fortune.

Je reste, toutefois, stupéfait par le manque d’animaux “vivants” dans le désert. On croise, pour la plupart du temps, des carcasses de dromadaires rongées par les charognards, le soleil et l’abrasion du sable rouge. Les os sont littéralement sablés comme si tu décapais une vieille voiture.

Pendant notre périple, nous avons rencontré Dan, un Allemand vivant à Alice Springs depuis plusieurs décennies. Il nous a expliqué que cela faisait 3 années consécutives que la quantité de pluie était que de 50 ml, soit le quart d’une tasse, autant vous dire RIEN.

Pas étonnant que les animaux se cachent, cherchant la fraîcheur pour survivre.

Le trajet “aller” en direction de la communauté a permis de révéler chez certains des traits de personnalité et de caractère. J’avais pu en apercevoir les prémices lorsque j’avais ensablé l’équipe dans le Cotentin à Barfleur.

Le test qui a duré plus de 8 heures m’avait donné des indices sur mes néo-aventuriers.

Dans l’ensemble, tout s’est bien déroulé.

Ils ont trouvé la force intérieure pour se dépasser et atteindre notre premier objectif ; Kaltukatjara.

C’est étrange de revenir ici après tant d’années.

Quelques améliorations sur la voirie mais pour le reste, le temps semble avoir figé. Je retrouve Ponkobay, mon contact local, qui m’avait appris à chasser le kangourou au part buffle du 4×4.

Les 6 aventuriers commencent à prendre leur marque avec les Aborigènes, mais le temps nous est compté. Il est difficile de nouer une relation avec des Autochtones lorsque vous séjournez chez eux que 3 jours seulement.

Ce peuple est assez méfiant du blanc qui débarque. Les stigmates, que leurs ancêtres ont subi, sont gravés à jamais.

La “survie” est un mot barbare que je n’apprécie guère. Lorsque je pars en aventure, je ne cherche pas à survivre mais à vivre chaque instant comme si c’était le dernier.

Par contre, l’opportunisme et le pragmatisme sont des qualités primordiales.

L’équipe a saisi ces deux mots lorsque, la veille de notre départ en direction de Kata Tjuta, un chauffeur a éclaté le crâne d’un dromadaire au marteau devant nous.

Il appelle ça, le “pest control”.

L’Australie a accueilli en 1800 les premiers dromadaires afin d’acheminer les vivres pour les colons dans l’outback. Une fois la ligne de chemin de fer installée, les camélidés ont été relâché dans la nature.

Depuis ses nombreuses années, leur nombre a explosé. Récemment le pays des kangourous, où des dromadaires devrais-je dire, a lancé un programme d’extermination, ouvrant la possibilité à des tireurs de tuer les animaux en les survolant à l’aide d’un hélicoptère.

Dans notre cas, le mammifère abattu a été une opportunité de manger des protéines en prélevant une partie de la cuisse.

Le retour vers la civilisation est bien plus simple pour l’ensemble des aventuriers. Ils ont capitalisé sur le chemin aller et ont acquis de l’expérience.

Je reste néanmoins très vigilant car, par excès de confiance, on commence à négliger certains aspects. C’est à ce moment-là que les erreurs peuvent survenir.

Les vivres diminuent, la fatigue s’installe et les tensions commencent à monter. Personne ne se connaît vraiment dans ce genre de périple.

La vraie question, je vous la pose, êtes-vous déjà sorti de votre zone de confort ?

Pour beaucoup, la réponse est négative. Nous sommes en vue de Kata Tjuta, mais ils nous restent encore 50 kilomètres à parcourir. Le monolithe grossit à mesure que l’on s’en approche. C’est une satisfaction mais aussi beaucoup de tristesse, cela signifie que l’aventure se termine bientôt.

Cette sensation de délivrance se voit sur nos visages lorsque se dressent devant nous les 36 dômes de monoxyde de fer.

Rose, Philippe, François, Audrey, Michael, Aurélien se sont dépassés et ils ont relevé le challenge haut la main. Je leur avais promis des rires, des larmes, des insultes, des engueulades, des rencontres, du partage. Je pense avoir rempli mon contrat.

Un grand merci la fine équipe du bush !

Il est temps de rentrer en France et de quitter ce pays que j’aime tant. Je te dis à bientôt, car je compte bien y remettre les pieds prochainement.

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